Dans cet entretien, Cyriane Fournier nous présente son métier d’Innovation Manager. Cet échange est tout à fait particulier puisque Cyriane nous quitte dans quelques jours [septembre 2023] et vole vers d’autres horizons, toujours au sein du groupe VINCI. C’est l’occasion pour elle de revenir sur ses dix années passées au sein de l’entreprise et de nous présenter son parcours qui l’a menée d’ingénieure Corrosion à Responsable de l’Innovation, d’abord chez Geostock, puis bientôt chez VINCI Construction Grands Projets. Cette interview dessine le profil d’un ou d’une Innovation Manager, en termes de compétences mais aussi de savoir-être.
Eh bien, aujourd’hui, je quitte Geostock. C’est étrange parce que cela fait précisément dix ans que je suis arrivée dans l’entreprise. C’était en mai 2013. Je sortais tout juste de l’école d’ingénieur et j’ai été embauchée en tant qu’ingénieure Corrosion et Qualité de l’eau. Aujourd’hui, je rejoins notre société mère VINCI Construction Grands Projets dans le cadre d’une mobilité interne, pour occuper le poste de Responsable Innovation, Recherche et Développement. Je serai par ailleurs aussi chargée de l’Environnement. Quand je suis arrivée, je l’avoue, je ne pensais pas rester aussi longtemps, mais Geostock m’a fait confiance et m’a donné la possibilité d’évoluer au cours de ma carrière. C’est en 2020 que j’ai pris des responsabilités supplémentaires en prenant le poste d’Innovation Manager. C’est un poste qui m’a beaucoup plu et qui m’a permis de m’épanouir. L’innovation chez Geostock est très liée au contexte de transition énergétique, et de fait, ce poste de Responsable Innovation englobe la gouvernance environnementale. Donc en prenant mes nouvelles fonctions, j’ai pris par la même occasion des responsabilités sur les sujets de développement durable.
La fonction d’Innovation Manager [responsable Innovation] consiste, dans un premier temps, à définir les axes de développement pour le Geostock de demain en partenariat avec le Comité de Direction. Dans un deuxième temps, à mettre en place un budget et des équipes pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Enfin, il s’agit de coordonner les équipes pour s’assurer du bon avancement de chaque étude dans la durée.
Au départ, j’étais vraiment attirée par la chimie. J’ai suivi un cursus pour devenir ingénieure chimiste, ce qui est ma formation initiale. Je me suis spécialisée dans les matériaux à la fin de mes études d’ingénieur. J’ai envisagé un moment de faire de la cosmétique, après un stage dans ce domaine, je me suis rendu compte que je souhaitais me diriger vers un secteur plus technique. Puis j’ai découvert des métiers centrés sur les matériaux, ce qui à mes yeux, correspondait davantage avec mes attentes, notamment sur la partie technique. C’était très différent de ce que j’avais vu auparavant, avec des défis que je ne connaissais pas. J’ai trouvé ces nouveaux challenges très motivants.
À ma sortie d’école, j’avais accumulé beaucoup de connaissances théoriques. Lorsque je suis arrivée chez Geostock, je me suis rendu compte qu’en fait ces connaissances devaient être modulées au cas par cas sur le terrain : quand on rencontre une difficulté technique, il s’agit de trouver comment la solutionner dans le contexte local et les conditions spécifiques qui lui sont propres.
Ces problématiques concrètes auxquelles nous sommes confrontés dans la réalité du terrain sont très formatrices. Ainsi, j’ai pu travailler à trouver des solutions, voire des innovations, dans les domaines de la corrosion, de la qualité de l’eau, mais aussi sur les sujets pointus de la géochimie ou du stockage de l’hydrogène. En somme, j’ai beaucoup appris.
Je dirais tout d’abord que j’ai pu développer ma capacité à manager des personnes et des projets. Quand je suis arrivée au sein de Geostock, j’avais à peine 25 ans, et rapidement je me suis retrouvée à devoir superviser des inspections sur des sites industriels, entourée d’une équipe plus âgée que moi et plutôt masculine. Il a fallu que j’apprenne à me faire respecter et à me faire entendre ; tout un apprentissage ! La deuxième compétence que j’ai acquise est ma capacité à communiquer à l’oral avec aisance. En tant que responsable Innovation, j’ai été amenée à voyager davantage et à faire régulièrement des présentations lors de séminaires ou de conférences. Donc, ma capacité à prendre la parole, en français mais aussi en anglais, s’est améliorée au fur et à mesure des années.
Le premier souvenir qui me vient à l’esprit, c’est la conférence finale du programme Hystories, en mai dernier. C’est un projet qui visait à étudier la faisabilité technique et économique du stockage de l’hydrogène dans le sous-sol. Nous avons organisé une grande conférence avec tous les partenaires avec lesquels nous avons travaillé sur ce projet pendant deux ans. C’était assez émouvant de vivre l’aboutissement de tous ces travaux de recherche avec l’ensemble de ceux qui avaient participé.
Je crois que c’est la première fois que j’ai supervisé une inspection. C’était en Belgique sur un site industriel, et c’était en hiver. Il faisait très froid, et je n’avais pas pris suffisamment de vêtements couvrants. C’est une opération où on est très statique toute la journée, donc c’était assez difficile. Depuis, j’ai remédié à ce problème en prenant des vêtements plus adaptés. On apprend ça aussi sur le terrain [rires].
Sans hésitation, oui ! J’ai beaucoup apprécié les différents postes que j’ai pu occuper au cours de ma première partie de carrière. Faire partie du groupe VINCI ouvre réellement des opportunités d’évolution de carrière en mobilité interne. C’est une chance à saisir si on a envie de rebattre les cartes, de changer d’environnement ou de manière de travailler, ou d’expérimenter de nouvelles choses.
Au-delà de la dimension carrière, j’ai passé dix années vraiment géniales au sein de Geostock. Je pense aux soirées de fin d’année ou aux moments partagés lors des weekends inter-CE. Finalement, il y a une cohésion avec tous les gens de Geostock et une très bonne ambiance. C’est comme un petit cocon familial dans lequel on aime se retrouver, et ce sera quand même difficile pour moi de le quitter.
De mon point de vue en tout cas, je dirais que les compétences recherchées chez Geostock sont l’autonomie, la faculté à travailler sur plusieurs projets en même temps et la proactivité, qui permet d’oser et de s’aventurer aussi hors du cadre de sa fiche de fonction initiale. Un engouement pour la transition énergétique est un vrai plus car on est, chez Geostock, à un moment de l’histoire de l’entreprise où l’on peut appréhender ce sujet concrètement. Si vous souhaitez contribuer à faire bouger les lignes, dans une entreprise comme celle-ci, vous pouvez agir, car vous êtes au cœur d’une filière qui est en train de se réinventer.
Merci Cyriane pour cet échange.